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Chez les enfants lourdement atteints par l’autisme, où est la part d’inconscient ?

Le concept d’inconscient a été crée/développé principalement par la psychanalyse, mais n’est plus que très peu utilisé (voire pas du tout) par la psychologie moderne, scientifique et l’analyse du comportement. Alors, y compris pour des personnes au développement « typique », je ne trouve pas que ce concept soit nécessaire pour comprendre l’être humain.

Un humain, dans une situation donnée, réagit, pense, parle etc. en fonction des différents stimuli autour de lui et en fonction des stimuli qui ont pu être reliés (dans le passé) à différentes expériences (bonnes ou mauvaises). Ainsi, on ne peut pas toujours savoir quels sont les stimuli qui nous font réagir de telle ou telle façon (même après 20 ans d’analyse!). De nombreuses (très nombreuses) de nos réactions ne sont donc pas « conscientes », dans le sens où l’on ne sait pas quels sont les stimuli qui nous influencent (ni dans quel sens). On pourrait peut être dire que nous réagissons de façon inconsciente…mais ce terme est trop connoté.
Alors, quelle que soit la personne dont on parle ou le handicap, les mêmes mécanismes de fonctionnement s’appliquent.

Je fais un peu de tout, de l’ABA, du PECS, le Makaton, ça ne pose pas de problème ?

Là, la réponse est un peu plus complexe que oui ou non … La réponse est plus complexe tout d’abord parce que quand on parle de ces trois choses (ABA – TEACCH – PECS) on ne parle pas du tout de la même chose. L’ABA est l’application aux humains de la science ‘analyse du comportement’ et comme telle, elle couvre tout ce qui est lié aux comportements humains ; pas seulement les problèmes de comportements, pas seulement l’autisme, pas seulement le langage … mais tout ça et même plus.

Le PECS quant à lui ne couvre que ce qui concerne le langage et plus précisément les comportements verbaux utilisant l’échange d’images comme moyen de communication. De plus, comme il est très bien dit dans les formations PECS, le PECS a été créé grâce à l’ABA et un de ses créateurs, Andy Bondy, a une formation d’analyste du comportement. Donc en fin de compte, le PECS est une procédure (parmi d’auters) pour enseigner aux personnes non-vocales à communiquer.

En ce qui concerne TEACCH, là on est dans un autre schéma. TEACCH est un programme universitaire mis en place initialement en Caroline du Nord (USA) et qui s’est énormément développé dans cet état. Il implique la prise en compte de nombreux facteurs dans la prise en charge de personnes autistes, sur lesquels je ne reviendrai pas ici (voir par exemple l’article en français sur wikipédia).

Je vais commenter sur les applications de TEACCH que j’ai pu en voir en France et grâce aux remarques d’une de mes collègues ayant suivi deux formations TEACCH par l’équipe de Gary Mesibov :

– dans les programmes TEACCH, l’accent est mis sur la structuration de l’environnement, c’est à dire entre autres, le fait de rendre certains stimuli de l’environnement plus saillants afin que ces stimuli contrôlent tel ou tel comportement. Notamment, il est fait appel à de nombreuses aides visuelles qui en fin de compte contrôlent les comportements des personnes (pictogrammes pour les activités – emplois du temps visuesl etc.). Cela ne pose aucun problème si l’on réfléchit dès le début de la mise en place de ces aides visuelles à la façon dont on va les estomper afin de permettre à la personne d’évoluer dans un milieu le plus typique possible (donc un milieu avec moins d’aides visuelles). Cependant, comme me le faisait remarquer ma collègue, on est parfois obligés de laisser ces aides visuelles en place (par exemple avec des personnes ayant de fortes déficiences).

– cette structuration de l’environnement permet de réduire certains problèmes de comportements reliés à la communication expressive et réceptive. Mais attention à ne pas « enfermer » les personnes dans un environnement trop restreint qui réduira leurs possibilités d’intégration et d’autonomie.

Donc en fin de compte et pour résumer, l’ABA est la science qui nous permet de comprendre, prédire, modifier les comportements des personnes. Parmi ces comportements se trouve la communication (les comportements verbaux) qui peut être enseignée grâce au PECS (mais qui n’est évidemment pas une fin en soi!) ; et en ce qui concerne TEACCH, ce programme s’occupe de la structuration de l’environnement et des apprentissages. Cette structuration doit absolument être individualisée et estompée, suivant les principes et procédures de décrits par l’ABA, afin que les apprentissages soient le plus efficaces possibles et que les personnes puissent fonctionner dans un environnement typique.

Alors, non, on ne peut pas faire « un peu de tout », TEACCH, PECS, ABA etc … On doit connaitre les principes de l’ABA, connaitre les principes amenant à l’apprentissage, le maintien et parfois la diminution de comportements, savoir comment aider ces apprentissages (guidances) et faire en sorte qu’ils soient généralisés. Lorque l’on connait ces principes, on peut choisir comment proposer tel ou tel apprentisage aux personnes ; par exemple en leur enseignant à utiliser le PECS pour communiquer, ou choisir de structurer les lieux d’apprentissage suivant le modèle TEACCH, tout en gardant à l’esprit qu’un apprentissage qui n’est pas généralisé n’est pas un apprentissage fonctionnel, donc ne sert à rien.

Béhaviorisme et domaines de l’Analyse expérimentale du comportement

Lorsque l’on parle de béhaviorisme et d’analyse expérimentale du comportement, on parle de différents domaines de l’analyse du comportement. Ces domaines sont :

Analyse expérimentale du comportement (EAB – Experimental Analysis of Behavior) : une approche scientifique (découlant des sciences naturelles) visant à découvrir les relations entre comportements et différents types de variables environnementales

ABA – Applied Behavior Analysis (Analyse comportementale appliquée) l’application des principes découlant de l’EAB afin d’améliorer des comportements socialement significatifs et l’utilisation d’expérimentations pour identifier les variables responsables des modifications des comportements

Béhaviorisme (comportementalisme) – la philosophie dérivant de ces deux champs (EAB et ABA), il existe différents « types » de behaviorisme (méthodologique – radical – molaire – moléculaire…). (Note : ce n’est pas parce que l’on utilise / travaille en ABA qu’on adhère à cette philosophie, cette croyance).

Lorsqu’on parle de ces domaines de l’analyse du comportement, on parle aussi des « pratiques guidées par l’analyse du comportement » qui consistent en l’utilisation des principes de l’ABA et EAB pour aider les individus à  se comporter avec succès (Cooper, Heron & Heward, 2007).

Béhaviorisme EAB ABA Pratiques guidées par l’analysedu comportement
Domaine d’application
Recherche fondamentale
Recherche appliquée
Aider les individus à améliorer leurs vies
Aider les individus à améliorer leurs vies
Activité principale
Analyse conceptuelle et philosophique
Créer, conduire interpréter et rendre compte d’expériences fondamentales
Technologie pour améliorer des comportements socialement significatifs
Améliorer les vies des individus grâce à des changements de comportements
Testabilité / Réfutabilité
Partielle et faible car des contingences et des variables ne sont pas disponibles (ex : contingences phylogénétiques)
Totale – les expérimentations doivent donner toutes les informations nécessaires à la reproduction des résultats
Presque totale – des limitations existent, dues notamment aux différences interindividuelles, à l’éthique et à l’apparition d’événements incontrôlables
Partielle – toutes les variables importantes ne sont pas disponibles/modifiables, par exemple la vie à l’école

Alors l’ABA c ‘est du conditionnement ?

A question simple, réponse simple : oui, mais tout apprentissage, de la façon d’acheter sa baguette de pain à la résolution d’équations du deuxième degré en passant par la conception d’un site web dédié à l’ABA est réalisé suivant les principes du conditionnement.

Vous voulez peut être que je développe un peu plus ?

OK. C’est ce mot ‘conditionnement’ qui vous fait peur ou vous ennuie ? En fin de compte c’est de cette façon que sont effectués tous les apprentissages de tous les organismes et donc bien sûr des Humains. Lorsque je me suis approché le doigt d’une allumette parce que je trouvais la flamme jolie, j’ai appris (mon organisme a appris) que les conséquences associées à la proximité d’un flamme étaient suffisamment aversives pour que mon corps essaie au maximum d’en rester éloigné. Lorsque vos parents vous ont fait des compliments et des bisous alors que vous étiez tout bébé et que vous avez commencé à sourire, votre organisme a appris que les sourires pouvaient attirer l’attention des personnes autour de vous.

On pourrait trouver une infinité d’exemples de cette sorte car les apprentissages effectués par un organisme tout au long de sa vie sont quasiment innombrables !

Lorsque nous nous occupons d’enseigner des compétences ou de diminuer des comportements (ex : manger des fruits et légumes pour garder la ligne – ne pas parler fort en classe – demander poliment pour avoir à manger), nous devons savoir que c’est l’environnement des organismes qui évoque des comportements et c’est ce même environnement qui renforce (ou pas) ces comportements. Ainsi, l’organisation systématique de l’environnement et l’application de principes scientifiques maintes fois démontrés nous permettent d’être efficaces dans nos actions éducatives, et parmi ces principes scientifiques démontrés figure le conditionnement. Evidemment, dans la grande majorité des cas on ne fait pas référence au conditionnement tel que décrit par Pavlov (conditionnement répondant) mais à un conditionnement nettement plus complexe, le conditionnement opérant.

Je pense que la plupart du temps les gens refusent l’utilisation du terme ‘conditionnement’ car ils pensent immédiatement au chien de Pavlov. En fin de compte lorqu’un analyste du comportement parle de conditionnement, il ne parle quasiment jamais de ce type de conditionnement, mais même si cela était le cas, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à dire que nos comportements sont appris et maintenus suivant les mêmes lois que pour les autres organismes. Et je ne vois pas non plus ce qu’il y aurait de mal à utiliser de façon réfléchie et raisonnable ces principes (conditionnement répondant et opérant) afin d’enseigner des compétences … puisque de toute façon c’est suivant ces principes que l’environnement modifie nos réactions et que nous apprenons à nous comporter dans notre environnement.

Comment devenir et rester BCBA BCaBA

Cet article n’est pas à jour. Consultez le site BACB.com pour avoir toutes les informations.

Février 2013 :

Encore de nouvelles règles à venir … Voir la newletter de février 2013.

Je tente de tout faire apparaitre dans le tableau ci-dessous.

A noter aussi que pour les supervisieurs, le curriculum est aussi disponible.

Octobre 2012 :

Nouvelles règles concernant la supervision. Elles se mettent en place progressivement et seront définitivement obligatoires à partir du 31 décembre 2014.

Tous les détails dans la newsletter de septembre 2012 du BACB.

En résumé, un superviseur BCBA/BCBA-D devra :

– suivre un module de formation supplémentaire (accrédité par le BACB) sur les compétences liées à la supervision

– passer un module d’entrainement en ligne sur le site du BACB (disponible sur le site en septembre 2013) – ce même module devra être validé par le supervisé, avant le début de la supervision

– suivre 3 heures de crédits d’éducation continue (CEUs) sur les compétences des superviseurs.

Dans le tableau suivant est représentée la séquence par laquelle quelqu’un désirant être certifié doit passer :

(Tous les détails sont disponibles sur le site du BACB : www.bacb.com, ils sont susceptibles de changer)

BCaBA BCBA
Niveau Universitaire de : Licence en Analyse du comportement, psychologie, ingénierie, autres sciences naturelles, médecine etc.

Licence provenant d’une université accréditée (effectif après le 31 déc. 2015)

Master en Analyse du comportement, psychologie, ingénierie, autres sciences naturelles, médecine etc.

Master en Analyse du comportement, éducation, psychologie seulement (effectif après le 31 déc. 2015)

1 – suivre un cursus en ABA approuvé par le BACB de ‘x’ heures

(ce cursus peut être inclus dans la formation universitaire ou non, les cursus approuvés sont disponibles sur le site du BACB)

135 heures

225 heures

2 – A partir du début du suivi du cursus approuvé, travailler/être en stage dans le domaine de l’ABA (pas nécessairement autisme) tout en étant supervisé par une personne ayant déjà son BCBA jusqu’à un total de : 1000 heures dont 5% supervisées (soit 50h) :

– Pas moins de 10h par semaine,

– Supervisé au moins toutes les 2 semaines

– 30 heures au maximum peuvent être comptabilisées par mois

(La règle « Pas moins de 3 semaines par mois » est supprimée – cf. Newsletter BACB septembre 2012)

1500 heures dont 5% supervisées (soit 75h) :

– Pas moins de 10h par semaine,

– Supervisé au moins toutes les 2 semaines

– 30 heures au maximum peuvent être comptabilisées par mois

(La règle « Pas moins de 3 semaines par mois » est supprimée – cf. Newsletter BACB septembre 2012)

3 – faire l’inscription sur le site du BACB (dont le paiement des frais de traitement du dossier) puis envoyer les documents requis pour vérification par le BACB – dossier d’inscription

– si le diplôme a été obtenu en dehors des Etats-Unis, obtenir un certificat d’équivalence (par exemple auprès de www.wes.org)

– documentation sur la supervision

– dossier d’inscription

– si le diplôme a été obtenu en dehors des Etats-Unis, obtenir un certificat d’équivalence (par exemple auprès de www.wes.org)

– documentation sur la supervision

4 – Lorsque le BACB répond favorablement à votre demande d’inscription : – S’inscrire à la prochaine fenêtre d’examen auprès de Pearson (5 centres d’examen en France : Paris, Lyon, Bordeaux, Aix en Provence, Villeneuve d’Ascq) – S’inscrire à la prochaine fenêtre d’examen auprès de Pearson (5 centres d’examen en France : Paris, Lyon, Bordeaux, Aix en Provence, Villeneuve d’Ascq)
5 – Passer l’examen qui consiste en un QCM de :

132 questions à traiter en 4 heures (+ 30 minutes pour les non-anglophones)

150 questions à traiter en 4 heures (+ 30 minutes pour les non-anglophones)

Attendre impatiemment le résultat …

Attendre …

Attendre …

6 – Une fois certifié : – Tous les ans, renouveler sa certification (= payer 65$)

– Tous les 3 ans, se « recertifier » en prouvant que l’on a suivi 24 heures d’éducation continue en ABA, dont 3 dans le domaine de l’éthique)

– Effectif dès le premier cycle de recertification après le 31 déc. 3014 :

Tous les 2 ans avoir obtenu 20 CEUs dont 4 heures d d’éthique

– Tous les ans, renouveler sa certification (= payer 100$)

– Tous les 3 ans, se « recertifier » en prouvant que l’on a suivi 36 heures d’éducation continue en ABA, dont 3 dans le domaine de l’éthique)

– Effectif dès le premier cycle de recertification après le 31 déc. 3014 :

Tous les 2 ans avoir obtenu 32 CEUs
dont 4 heures d d’éthique

Note : la certification BCBA-D n’est pas indiquée car elle correspond à une personne ayant le BCBA + un doctorat…, les différences de procédure sont minimes (notamment les frais sont plus élevés), disponibles sur le site du BACB

VB-MAPP

Le VB-MAPP (Verbal Behavior – Milestones Assessment and Placement Program) est un outil d’évaluation récent (2008), développé par Mark L. Sundberg, un des créateurs de l’ABLLS et tout comme l’ABLLS, il peut servir à la fois d’outil d’évaluation et de curriculum. Dans la lignée de l’ABLLS il est basé sur l’approche fonctionnelle des comportements verbaux proposée par Skinner. Il est nécessaire de bien connaitre cette approche avant d’utiliser cet outil, sinon les résultats seront incohérents.

Cet outil est divisé en plusieurs parties :

– Evaluation des compétences. Dans cette partie, on évalue les compétences des enfants sur différents domaines comme : demandes – jeu – imitation – performances visuelles – vocabulaire réceptif par fonction, classe, caractéristique.

– Evaluation des barrières des apprentissages. Ici, on évalue ce qui freine ou empêche certains apprentissages. Par exemple : problèmes de généralisation – discriminations conditionnelles déficitaires – dépendance aux renforçateurs etc. En tout, 24 barrières sont testées.

– Evaluation des possibilités de transition vers le milieu ordinaire. 18 domaines sont évalués dans cette partie du VB-MAPP comme : adaptation au changement – suivi des routines de classe – vitesse d’acquisition des compétences – travail en groupe.

– Analyse fine des compétences. Ici, les compétences testées dans la première partie de l’évaluation sont subdivisées en de nombreuses petites étapes et permettent notamment de suivre finement les avancées des enfants et de décider des programmes éducatifs à mettre en place.

Depuis 2017, le VB-MAPP est traduit officiellement en français. Sur cette page, vous pouvez télécharger différents fichiers complémentaires pouvant vous aider.

Ouvrages de référence – Bibliographie

Vous trouverez ici les (quelques) ouvrages de référence en français relatifs à l’ABA et/ou à l’autisme. Cette liste est volontairement non-exhaustive.

 

 

Modification du Comportement : Principes et Procédures

Un ouvrage fondamental pour tout étudiant en analyse du comportement, ou pour tout professionnel désirant savoir réellement ce qu’est l’analyse du comportement.

Disponible sur : ABA-online

 

VB-MAPP : Evaluation du comportement verbal et programme d’intervention

Enfin en français, officiellement… Chez De Boeck et plus généralement dans toutes les librairies en ligne.

Un outil d’évaluation et une ressource incomparable pour établir des projets personnalisés pour les enfants avec TSA, mais pas que…

ABLLS-R : Evaluation du langage de base et des compétences d’apprentissage 

Tout comme le VB-MAPP, un outil d’évaluation et un curriculum permettant d’identifier les compétences à travailler, objectifs à fixer. Disponible ici : (lien retiré suite à différents retours de personnes ayant commandé mais n’ayant pas reçu leurs commandes)

 

L'autisme de l'enfant

L’autisme de l’enfant : évaluations, interventions et suivis. Ouvrage dirigé par Jean-Louis Adrien et Maria Pilar Gattegno. Editions Mardaga.

Une petite partie sur l’ABA (écrite par moi-même) et un ouvrage de référence.

 

Les techniques d'apprentissage du comportement verbal

Les techniques d’apprentissage du comportement verbal. Mary Lynch Barbera et Tracy Rasmussen. Editions Autisme France Diffusion.

Très bon ouvrage – à posséder absolument.

 

Intervention Comportementale clinique

L’intervention comportementale clinique. Ghislain Magerotte, Eric Willaye, Jacques Forget et Mélina Rivard. Edition De Boeck.

Manuel « théorique » de base, mais très utile, notamment pour avoir une traduction française du vocabulaire ABA anglo-saxon.

 

L'approche comportementale de l'autisme

L’approche comportementale de l’autisme. John McEachin, Ron Leaf et Mitchell Taubman. Editions Pearson.

N’est pas un manuel à proprement parler mais un guide pour naviguer au sein des différentes techniques, méthodes etc., prouvées scientifiquement, ou non…

 

Analyse du comportement appliquée à l'enfant et à l'adolescent

Analyse du comportement appliquée à l’enfant et à l’adolescent. Vinca Rivière. Editions Septentrion.

Manuel de base sur la méthodologie et les principes de l’analyse du comportement.

 

Autisme et ABA une pédagogie du progrès Autisme et ABA : une pédagogie du progrès. Ron Leaf et John McEachin. Editions Pearson.

Une partie « application de l’ABA » et une partie « curriculum » (programmes éducatifs et leur progression). Un peu ancien maintenant mais toujours de valeur.

 

Evaluation et intervention auprès des comportements défis

Evaluation et intervention auprès des comportements-défis. Eric Willaye et Ghislain Magerotte.

Comment effectuer des analyses fonctionnelles et intervenir lorsque l’on est confrontés à des comportements-problèmes.

 

L’ABA à l’école. Pauline Godart, Psychologue spécialisée en Analyse du Comportement.

Un manuel centré sur l’inclusion scolaire, et qui donne des conseils pratiques et techniques issus de l’ABA : comment solliciter l’équipe scolaire, fixer des objectifs stables, aménager le rythme et l’espace classe, créer des sources de motivation au sein de la classe, favoriser les échanges avec les autres élèves.

Voici quelques extraits de cet ouvrage.

 

 

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Bibliographie et contributions diverses

  • Anticiper et gérer les comportements problèmes pendant le confinement. Cousyn, Giezek, Bourgueil, 2020. GNCRA.
  • Modification du Comportement : Principes et Procédures. R. G. Miltenberger, 2020. Participation à l’adaptation française.
  • L’autisme et l’analyse appliquée du comportement : développement en France. Bouy, Bourgueil, Rahmouni, 2019. ANAE, Numéro 162.
  • L’accompagnement des  personnes avec autisme grâce  à  l’ABA, (Décembre 2017 – Janvier 2018), article paru dans Le Journal des Psychologues, numéro 353.
  • VB-MAPP : Evaluation du comportement verbal et programme d’intervention (2017). Révision scientifique et préface.
  • Etude de l’évolution cognitive, socio- émotionnelle et des comportements autistiques d’enfants avec autisme et autre trouble envahissant du développement bénéficiant d’une intervention structurée, la méthode A.B.A. (Applied Behavior Analysis) (2018), Annales Médico-psychologiques.
  • Un exemple de l’apport de l’apport du déploiement des outils numériques au sein d’ESSMS : Les applications LearnEnjoy (2017). Regnault, Bourgueil. Les cahiers de l’actif.
  • Création d’outils numériques pour personnes avec Trouble du spectre de l’autisme : de la recherche à la pratique, et vice versa (2015), Bourgueil, Regnault, Moutier. Enfance 2015/1
  • Initiation à l’ABA (2014). Vidéos sur Canal Autisme/Youtube
  • L’autisme de l’enfant : évaluations, interventions et suivis (2011). Ouvrage dirigé par Jean-Louis Adrien et Maria Pilar Gattegno. Editions Mardaga. Deux chapitres rédigés.
  • Développement des interactions sociales d’enfants atteints d’autisme avec leurs pairs dans le cadre de l’inclusion en milieu ordinaire (2008). La Lettre d’Autisme France. Numéro 37. Ici
  • France 3 National (2008). Reportage dans le cadre de l’ouverture de l’Ecole ABA à Paris, Rue David d’Angers. Ici

Lovaas

J’ai choisi d’intituler cet article Lovaas, car justement ce n’est pas ce titre que j’aurais dû lui donner, mais c’est cet écart de langage que l’on retrouve très souvent sur différents forums ou tout simplement lorsque l’on veut faire des « raccourcis ».

Lovaas est le premier a avoir appliqué de façon intensive les principes de l’ABA auprès de jeunes enfants atteints d’autisme. Il a utilisé un curriculum, c’est à dire un ordre d’enseignement des compétences bien particulier (certainement le premier à avoir été publié), mettant l’accent en premier sur l’appariement, la compréhension réceptive, l’imitation non-verbale etc.

Dans la description de son curriculum, Lovaas met en particulier l’accent sur l’enseignement de discriminations de façon très progressive.

C’est cette progression, qui peut paraître très longue et laborieuse, avec des cotations pratiquement pour chaque comportement qui paraît souvent ne pas suffisamment mettre en avant le côté relationnel de l’ABA. Et c’est cette progression et cet aspect « froid » de l’ABA que certains, par généralisation, appellent l’ABA-Lovaas.

Selon nous, les oppositions entre les différentes approches VB, Lovaas, Floortime etc. n’ont pas lieu d’être. Les professionnels devraient connaitre un maximum de techniques et d’adaptations possibles de leurs pratiques, afin de s’adapter à chaque enfant et leur permettre de progresser le plus rapidement possible.

Réduction des comportements problèmes

 

De nombreuses informations traitant de ce sujet peuvent être téléchargés dans la partie « téléchargements » de ce site (à gauche de l’écran), en particulier dans les rubriques « documents de cours », « analyses fonctionnelles », « contrôle instructionnel », « réduction des problèmes de comportement ».

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Nous allons parler ici de comportements qui doivent être diminués car ils sont dangereux pour la personne ou pour son environnement (physique ou social), ou car ils interfèrent avec les apprentissages ou le développement (social – cognitif etc.) de la personne.

Il est recommandé de lire la partie théorique sur la diminution des comportements (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) avant de vous lancer dans la lecture de ce qui suit.

Avant de vous lancer dans des procédures de réduction de problèmes de comportements, posez-vous la question « y a-t-il vraiment un problème ? ». Il m’arrive régulièrement d’être contacté pour diminuer des comportements problèmes, et après un entretien il apparait que le comportement n’est pas réellement problèmatique (par exemple, soit il n’apparait que très rarement et n’est pas perturbant pour l’enfant ou son environnement, soit les personnes de l’environnement ont des attentes trop élevées ou irréalistes…etc.).

ATTENTION, encore une fois, il n’y a pas « une seule façon de faire », les interventions doivent être individualisées : consultez des spécialistes du domaine. De plus dans de nombreux cas, il faut être certains qu’il n’y ait pas de facteur médical en cause !

Voici en premier un « guide » pour aider à la mise en place d’interventions visant à la diminution de comportements problèmes déjà installés. Les principales étapes sont :

1 – identification précise du comportement
2 – identification de la fonction du comportement
3 – préparation de l’intervention (qu’est-ce qu’on va faire ?) et identification des renforçateurs
4 – mesures préliminaires (ligne de base)
5 – application du traitement
6 – évaluation de l’efficacité du traitement (si besoin – modification)

Guide pour aider à la mise en place d’interventions visant à la diminution de comportements problèmes :

1. Identification des comportements que l’on veut modifier

Il faut que cette identification soit précise, descriptive, objective, mesurable.

2. Identification de la fonction du comportement

Il faut essayer de repérer au maximum les conditions environnementales dans lesquelles se déroule le comportement (ex : quel moment de la journée – quel endroit – quel type de tâche- qui est présent etc.). Il faut aussi repérer quelles sont les conséquences du comportement, ceci permet d’identifier la ou les fonctions du comportement. (Un comportement peut avoir plusieurs fonctions – Dans la partie documents du site vous pourrez trouver quelques aides pour identifier la/les fonctions de certains comportements)

La fonction du comportement peut être :
Renforcement positif (obtention de stimuli externes : sociaux/concrets/activité)
Renforcement négatif (échappement/évitement de stimuli)
Auto-renforcement (en fait une sous-catégorie de renforcement positif, où la personne se « crée » elle même des stimulations, visuelles/auditives/kinesthésiques etc. – par exemple en tournant sur elle-même, se grattant le bras, battant des mains)

3. Préparation de l’intervention et choix des renforçateurs

A ce moment et selon l’analyse fonctionnelle précédemment réalisées vous allez choisir qu’elle sera la meilleure façon de diminuer le comportement. La plupart du temps il est recommandé de mettre en place des procédures utilisant du renforcement différentiel.

Si la fonction du comportement à modifier est du renforcement positif, un bon début est d’utiliser le renforçateur habituellement obtenu par le comportement inadapté, qui sera donné après l’apparition du comportement adapté.

Si la fonction du comportement à modifier est du renforcement négatif :
Ces comportements peuvent apparaître car par exemple les tâches, le matériel et/ou les activités sont trop difficiles, peu appréciés et/ou liée à des échecs précédents. Pour remèdier à ça iil y a par exemple comme possibilités : modifier la tâche / les activités / le matériel – s ’arranger pour donner de la réussite petit à petit (façonnement + renforcement) – insérer des tâches/activités déjà réussies et/ou renforçantes

Si la fonction du comportement est du renforcement sensoriel : on peut aussi passer par du renforcement différentiel, un enrichissement environnemental, alterner entre des activités « passives » et « actives »

4. Mesures préliminaires (= ligne de base)

Ceci peut être fait avant, pendant ou après la préparation de l’environnement mais dans quasiment tous les cas il faut s’assurer de prendre des mesures préliminairs pour s’assurer que ce que l’on fait est efficace (les cas où ne prend pas forcément de mesures préliminaires sont lorsque les dangers pour la personne ou son environnement sont trop grands).

5. Application du traitement

On met en place ce que l’on a établi précédemment – il est important que toutes les personnes interagissant avec la personne appliquent la procédure. En quelque sorte, ce que l’on a fait précédemment consistait en l’émission d’une hypothèse – maintenant on va tester voir si on ne s’est pas trompés.

6. Evaluation de l’efficacité

Si le comportement visé n’a pas diminué c’est qu on a fait une erreur quelque part. Par exemple dans l’identification de la fonction du comportement, l’utilisation des renforçateurs, la cohérence de l’équipe etc. Il faut alors reprendre dès le début.

Comment s’entrainer pour l’examen du BCBA ?

Cet article n’est pas à jour. Actualisation en cours.

L’examen est un QCM. Pour le niveau BCBA, il faut traiter 150 questions en 4h/4h30, soit environ 1 minute 30 par question (BCaBA: 132 questions).

Cela n’est pas excessivement difficile mais demande de l’entrainement. Après avoir longuement cherché, voici quelques sites ou logiciels disponibles :

Payant : CBA Learning Modules chez Behavior Development Solutions. Ce logiciel est un logiciel d’apprentissage et d’entrainement, qui reprend le format QCM. La dernière version est la version 7, qui est une version en ligne, ce qui permet de s’entrainer de n’importe quel ordinateur. J’ai une préférence pour la version 6, que l’on peut télécharger et installer (mais sur un seul ordinateur), ce qui permet de s’entrainer même sans connexion Internet.

Payant : un « examen blanc » sur le site du Florida Institue of Technology, le niveau est plus élevé que le « vrai » examen. Point négatif : il n’est possible de passer chaque module qu’une seule fois et il n’y a pas de feedback sur les réponses, tout ce qui est donné c’est un score pour chaque module.

Gratuit : des QCM sur le site Behavior Science, tirés du livre « Applied Behavior Analysis » de Cooper, Heron et Heward, 2007.

Gratuit : des QCM sur le site de l’éditeur de l’ouvrage « Applied Behavior Analysis » de Cooper, Heron et Heward, 2007

Gratuit : des « flashcards » reprenant la terminologie ABA pour étudier pour l’examen, sur le site flashcardexchange

Gratuit : des quiz (questions ouvertes / questions vrai ou faux / QCM etc.) sur le contenu des chapitres du livre de Cooper, Heron et Heward et sur d’autres ouvrages, sur le site quizlet

L’ouvrage de référence est celui déjà cité : « Applied Behavior Analysis » de Cooper, Heron et Heward. D’autres manuels sont cependant tout à fait utiles et utilisables comme : « Behavior Modification : Principles and Procedures » de Miltenberger ou « Behavior Analysis for Lasting Change » de Mayer, Sulzer-Azaroff et Wallace, 2010.

PRT

 

PRT signifie Pivotal Response Training, soit en français Entrainement aux Réponses Pivots. Les réponses pivots sont définies comme « des réponses qui sont centrales pour de nombreuses aires de fonctionnement, de telle façon qu’un changement sur une de ces réponses produira une amélioration sur de nombreux comportements » (R. L. Koegel, Koegel & Carter, 1999). Ce sont : être capable de répondre en prenant en compte différents indices de la situation (en anglais, « responsivity to multiple cues »), la motivation, les initiations et l’autogestion.

Dans la section Téléchargements vous pouvez télécharger mon mémoire de DESS présentant l’application des PRT à l’augmentation des compétences sociales d’un garçon atteint d’autisme en classe ordinaire.

Une partie de ce travail de recherche a été présentée lors du congrès d’Autisme France de novembre 2008. Vous pouvez télécharger la présentation (ici) et l’article (ici), correspondants à la présentation sur le « développement des interactions sociales d’enfants atteints d’autisme avec leurs pairs dans le cadre de l’inclusion en milieu ordinaire »

De plus, voici les notes d’une conférence donnée par le « Koegel Institute » en 2014 (organisée par l’association Autisme Suisse Romande). Ces notes ne sont pas de moi, et je ne sais pas qui remercier alors écrivez-moi si vous en êtes l’auteur et voulez être cité(e) !

 Koegel, R. L., Koegel, L. K., & Carter, C. M. (1999). Pivotal teaching interactions for children with autism. School Psychology Review, 28(4), 576-594.

PEP-R et PEP3

Une nouvelle version du PEP (le PEP-3) est parue. Elle apporte quelques modifications par rapport au PEP-R tel que décrit ci-dessous, mais la base du test est la même.

Le PEP-R (Psycho-Educational Profile – Revised, par Schopler E., 1994), est un outil permettant d’analyser les différentes compétences des enfants de 6 mois à 7 ans. On peut le faire passer à des personnes plus âgées mais d’une part pour des personnes plus âgées il semple plus adapté d’analyser plus en détail les compétences fonctionnelles et d’autre part l’échantillon de référence n’a pas été constitué avec des personnes de plus de 7 ans. Le PEP-R est très relié aux pratiques éducatives TEACCH.

Le PEP-R est composé de différentes tâches et lors de la passation de celles-ci, l’examinateur observe autant la réussite aux tâches que la façon dont elles sont réussies ou non. On note ensuite si l’enfant a « réussi », s’il a « échoué » ou s’il est en « émergence ». Les émergences correspondent aux compétences qui ne sont pas encore bien établies, mais qui ne sont pas en échec. Ce sont donc des compétences qu’il va falloir fortifier afin de donner à l’enfant les bases nécessaires pour la suite de son développement.
Les réussites et/ou émergences permettent également de donner des « âges de développement » qui replacent l’enfant et ses compétences par rapport aux compétences des enfants au développement typique.

Le PEP-R est un outil utilisable pour des évaluations courtes et donnant quelques informations intéressantes sur le fonctionnement de l’enfant. Si l’on a suffisamment de temps il est néanmoins plus efficace de faire passer un ABLLS. Un avantage : le PEP-R existe en français.

L’ABA c’est quoi ?

Que veut dire ABA ? Qu’est-ce que l’ABA ? Qu’est-ce que ce n’est pas…

Très simple :

L’ABA c’est l’application de principes et lois scientifiques afin de créer ou modifier des comportements qui revêtent une importance sociale pour la personne et la société.

L’ABA ne s’applique pas qu’à l’autisme ! Il existe des professionnels spécialisés en ABA (mais encore très peu en France) qui aident des patients atteints de nombreuses pathologies (ex : addictions – TOC – dépression – schizophrénie etc.) ou des professionnels qui ne s’occupent pas directement de « pathologies » mais qui fournissent des aides pour la vie quotidienne (ex : gestion des comportements alimentaires – thérapies de couples ou familiales etc.).

L’ABA n’est pas non plus une « méthode » miracle ou innovante, ce n’est d’ailleurs pas du tout une « méthode » : c’est plutôt un cadre théorique et pratique qui oriente les professionnels dans leurs actions afin d’aider les patients. L’ABA existe depuis de nombreuses années mais ce n’est que récemment que les médias ont découvert son existence.

Les lettres A.B.A viennent de l’anglais « Applied Behavior Analysis », ce qui se traduit en français par différents termes : Analyse appliquée du comportement, Analyse comportementale appliquée, analyse du comportement appliquée etc.

Plus compliqué :

Une bonne définition de l’ABA, mais un peu plus compliquée, est celle de Baer, Wolf et Risley (1968) : « l’ABA est le processus d’application des principes du comportement à l’amélioration de comportements spécifiques et consiste simultanément à évaluer si les changements observés sont attribuables au processus d’application, et si oui, à quelle partie de ce processus. »

Un peu d’histoire :

L’analyse du comportement est la science qui étudie les comportements des organismes. Cette science est née au début du 20ème siècle et on considère que c’est John B. Watson qui a initié le changement de cap de la psychologie de l’époque, qui s’occupait alors quasiment exclusivement des ‘états de conscience’, des ‘images mentales’ et autres processus mentaux. Selon Watson (1913) : « Les objectifs [de la psychologie] sont la prédiction et le contrôle du comportement ». Ici, Watson place bien la psychologie comme une science, qui doit être capable de donner des prédictions quant à l’apparition ou pas de certains phénomènes (ici des comportements) et qui de plus doit être capable de les contrôler. Une des branches de l’analyse du comportement est l’analyse expérimentale du comportement qui, pour simplifier, consiste en la recherche et la mise en évidence, en laboratoire des principes guidant l’apparition des comportements des organismes.

Donc en fin de compte, l’analyse du comportement appliquée est la branche de l’analyse du comportement qui se préoccupe de la façon d’utiliser (d’appliquer) auprès de sujets humains les résultats obtenus en laboratoire, afin de comprendre et de modifier les comportements humains qui revêtent une importance sociale.

 

Baer, D. M., Wolf, M. M. & Risley, T. R. (1968). Some current dimensions of applied behavior analysis. Journal of Applied Behavior Analysis, 1, 91-97. (Disponible gratuitement ici)

Watson, J. B. (1913). Psychology as the behaviorist views it. Psychological Review, 20, 157-177.

Langage – Comportements verbaux

Les comportementalistes parlent plutôt de comportements verbaux que de ‘langage’.

C’est Skinner qui a principalement développé la vision comportementale des comportements verbaux dans son livre Verbal Behavior (1957) .

Il distingue les comportements qui « modifient l’environnement d’une façon mécanique » (p.1) des comportements verbaux qui n’agissent pas directement sur l’environnement, mais sur autrui.

Pour lui, un comportement verbal n’a pas de relation « géométrique ou mécanique » entre forme du comportement et conséquences. La définition stricte est la suivante :

« Un comportement verbal est un comportement renforcé par la médiation d’autres personnes » (Skinner, 1957, p.2, p.14).

Et de plus :

« Lorsque nous définissons le comportement verbal, nous ne pouvons pas spécifier de forme, mode ou médium. Tout mouvement capable d’affecter un autre organisme peut être verbal » (p.14).

Ainsi pointer un objet pour l’obtenir, tirer sa grand-mère par la manche pour qu’elle nous mette la télévision, se rouler par terre en pleurant pour aller à la boulangerie, ou donner une image représentant une poire pour obtenir une poire sont tous des comportements verbaux !

Il existe différents comportements verbaux qui sont définis en fonction des stimuli qui contrôlent leur apparition et du type de conséquences qu’ils engendrent.

Il existe :

les mands (requêtes) : dont l’apparition est contrôlée par l’état interne d’un organisme et qui permettent d’obtenir des renforçateurs spécifiques

les tacts (dénominations) : contrôlés par l’environnement physiques (non-verbal) et amenant à l’obtention de renforçateurs non spécifiques

les échoïques : contrôlés par l’environnement verbal et possédant une similarité formelle (le stimulus contrôlant la réponse et la réponse sont (1) dans la même modalité sensorielle, (2) se ressemblent physiquement) ainsi qu’une correspondance point à point (des subdivisions ou parties du stimulus contrôlant se retrouvent dans la réponse) avec les stimuli évoquant leur apparition. Ils sont renforcés de façon non spécifique.

les intraverbaux : contrôlés par des stimuli verbaux qui amènenet à obtenir des renforçateurs non spécifiques. Il n’y a pas forcément de similarité formelle entre le SD et la réponse, et il n’y a pas de correspondance point à point entre le SD et la réponse.

les textuels : qui correspondent, globalement, à « lire un texte » (quelle que soit la façon dont il est écrit!). Le SD est dans une modalité sensorielle et et la réponse est dans une autre. La réponse possède une correspondance point à point avec le SD. Le renforçateur est non spécifique.

les transcriptifs : « une réponse créant un stimulus visuel » (Skinner, 1957, p.69). La réponse n’est pas vocale mais écrite. Il n’existe pas de similarité formelle entre SD et réponse. La réponse possède une correspondance point à point avec le stimulus contrôle et le comportement permet d’obtenir des renforçateurs non spécifiques.

– parfois sont aussi cités les autoclitics : n’est pas à proprement parler un opérant verbal, mais plutôt un moyen pour le locuteur de modifier, manipuler, nuancer ce qu’il dit.

– nous aborderons aussi le sujet du langage réceptif

Mand

Ce terme est dérivé de l’anglais « command »/ « demand ». C’est un comportement verbal qui produit un renforcement particulier, un certain type de conséquence. (un aliment ou type d’aliment – une activité etc.)
Il existe un lien précis entre le comportement et le renforçateur qui lui est associé. Un mand « spécifie » son renforçateur. (ex : « je veux boire »)
Souvent il spécifie le comportement qui est attendu de la part de l’auditeur (« ramène-moi un café »).

Par conséquent, il existe aussi un lien entre le comportement et l’état de l’organisme (déprivation/satiété) et/ou l’existence de stimulations aversives.
Un mand « pur » n’a pas de lien avec un stimulus précédent/antécédent du comportement. Si je demande à un enfant « que veux-tu ? » le mand qu’il va émettre n’est pas pur puisqu’il répond en fonction de ses « envies » et de mon stimulus verbal. De même si l’enfant a le renforçateur devant lui et que je lui fait émettre la demande pour l’obtenir, le mand n’est pas pur car il a été contrôlé par la présence de l’objet.

Importance des mands
– certains auteurs disent que c’est le premier comportement verbal acquis
– le bénéfice est immédiat pour le locuteur qui obtient ce qu’il a demandé (renforcement spécifique et naturel)
– c’est un comportement fonctionnel, alternatif a de nombreux problèmes de comportements.

Tact

Le terme de tact vient de l’anglais « the behavior makes contact with the physical world » (Skinner, 1957, p.81), c’est à dire « le comportement crée un contact avec le monde physique ».

La définition formelle est :
Un opérant verbal dans lequel une réponse d’une certaine forme est évoquée par un objet, un événement, ou une propriété d’un objet ou d’un événement. Cette réponse n’est pas renforcée par un renforçateur spécifique.

Un tact n’est pas renforcé par l’obtention de ce qui est spécifié dans le comportement (sinon on est en présence d’un mand).

(attention : la question « qu’est-ce que c’est ? » transforme un tact en un autre sous-type d’opérant verbal, mais le retrait progressif de cette question permet d’obtenir des tacts « purs »).

Echoïque

Ce sont des comportements sous le contrôle de stimuli verbaux, ces comportements sont souvent guidés par des instructions comme « dis/répète … ».

On peut retrouver ce genre de comportements dans les expériences d’association de mots où souvent le mot associé est en partie échoïque (ex : voiture/chaussure – sourd/souris) ou par exemple dans l’analyse de dialogues, sur une sujet où l’on retrouvera beaucoup de mots en commun dans les paroles des 2 personnes, beaucoup plus que si on leur avait demandé chacune séparément de parler de ce sujet.

Le renforçateur n’est pas spécifique, il est souvent éducatif comme lorsque des parents enseignent à leurs enfants à répéter des mots/sons/chansons etc.

Il peut être aussi auto-renforçant comme si vous passez un examen oral et que l’on demande « quels sont les différents opérants verbaux repérés par Skinner ? ». Vous ne trouvez pas immédiatement la réponse alors vous commencez par « les différents opérants verbaux repérés par Skinner sont … ».

Intraverbaux

Les intraverbaux sont avec les mands et les tacts, les opérants verbaux les plus importants car le fait qu’ils soient bien développés chez une personne permet une amélioration des compétences sociales et conversationnelles.

Les intraverbaux sont différents des autres opérants verbaux contrôlés par des stimuli verbaux car il n’existe pas de correspondance point à point entre le SD et la réponse.
C’est par exemple l’opérant verbal en jeu quand on complète la phrase « le glaçon c’est froid et le feu c’est … » (la réponse « chaud » n’a aucune correspondance avec le début de la phrase).
On ne s’intéresse pas à la similarité formelle, donc la réponse peut être dans une autre modalité sensorielle que le SD (ex : si on pose une question en langue des signes et la réponse est vocale, on est dans le cas d’un intraverbal)

De nombreuses connaissances scolaires sont apprises de façon intraverbale comme les dates importantes en histoire, les récitations, la comptine numérique, les formules mathématiques.

Ce sont les bases des compétences de conversation puisque ce sont ces comportements qui permettent de parler des choses qui ne sont pas là (à la différence des tacts). Dans la vie de tous les jours, nous passons énormément de temps à utiliser des comportements intraverbaux.
Ces compétences sont nécessaires pour qu’une personne puisse être un locuteur efficace et sache tenir une conversation.

Textuel

Les opérants verbaux textuels sont également des opérants verbaux sous le contrôle de stimuli verbaux.
Comme dans la lecture, le SD est dans une modalité sensorielle et la réponse est dans une autre modalité, on dit qu’il n’existe pas de similarité formelle (à la différence des échoïques). Il existe cependant une correspondance point à point entre le SD et la réponse car le SD (le texte) a été écrit pour représenter ce qui est lu.

Le renforcement des comportements textuels est souvent éducatif mais peut être autre (ex : l’attention du public dans une lecture publique – de l’argent pour lire aux personnes âgées).

Transcriptif

Le fait d’écrire un texte sous la dictée est un exemple de comportement verbal de transcription (à condition que ce qui est écrit soit lu par une personne qui peut renforcer le comportement, pas comme dans le cas d’un journal intime !).

Autoclitic

Dans l’autoclitic, le locuteur parle de ce dont il parle, il donne des informations sur ce qu’il est en tain de dire. Il permet par exemple de décrire « l’état de force du comportement verbal » (« je crois / je pense / je suppose… »).

C’est par exemple la compétence en jeu si dans une classe bruyante un instituteur dit « je veux VRAIMENT que ce bruit cesse » plutôt que « j’aimerais que vous arrêtiez de parler » ; ou si on vous demande où est votre enfant et que vous répondez  : « je crois qu’il est dans la cuisine » / « il est peut être dans la cuisine ».
Skinner utilise ce terme pour expliquer les aspects les plus complexes du langage (comme la syntaxe, la grammaire etc.).

Langage réceptif

Ici, on s’intéresse au comportement de l’auditeur, ce qu’on appelle « behavior of the listener ». Cet opérant ne fait pas partie de ceux identifiés par Skinner, qui s’intéresse plus à l’auditeur en tant que SD qui contrôle l’apparition des autres opérants verbaux.
Dans cette compétence, il s’agit de répondre non verbalement au langage d’autrui (Sundberg & Partington, 1998). Par exemple, lorsque l’on demande à un enfant de nous montrer tel ou tel objet, de suivre telle ou telle instruction.

Le stimulus discriminatif est un stimulus verbal (instruction/consigne etc.), la réponse implique un mouvement physique de l’auditeur et le renforcement est non spécifique (ex : félicitations/activité).

On parle souvent des RFCC (Réceptif par Fonction, Caractéristique ou Classe) qui sont des sous-catégories dans cet opérant qui correspondent à :
(a) Réceptif par fonction – où le locuteur donne une consigne verbale dans laquelle se retrouve la fonction de l’objet/item etc. (ex : « amène moi quelque chose qui coupe ! » quand on a besoin d’ouvrir un paquet)
(b) Réceptif par caractéristique – où le locuteur spécifie une caractéristique de l’objet (ex : « montrez-moi celui qui est en papier »)
(c) Réceptif par classe/catégorie – où le locuteur signale la catégorie d’appartenance de l’objet spécifié (ex : « lequel est un vêtement ? »).

 

Skinner, B. F. (1957). Verbal Behavior, New York: Appleton-Century-Crofts.

Sundberg, M. L., & Partington J. W. (1998). Teaching Language to Children with Autism or other Developmental Disabilities. Behavior Analysts, Inc.

Vineland

La Vineland (raccourci pour Vineland Adaptive Behavior Scales – Dernière version non traduite : Vineland-II, Sparrow, Cicchetti & Balla) se présente sous la forme d’une enquête effectuée tout au long des entretiens effectués avec les parents.

Elle permet d’évaluer les comportements adaptatifs des enfants, adolescents et adultes. C’est-à-dire qu’elle permet d’évaluer l’adaptation de l’enfant à son environnement. Cette évaluation se fait dans quatre domaines : la communication, l’autonomie, la socialisation et l’autonomie. On peut optionellement évaluer les troubles du comportement. Chacun de ces domaines est lui-même divisé en deux ou trois sous-domaines. Cette enquête permet donc d’évaluer la vision de l’entourage de l’enfant, sur celui-ci. L’enfant n’est pas placé dans une situation standardisée.

Vous ne traitez que les symptômes et pas la cause !

Quand j’entends ce genre de commentaires ils viennent en général (1) de psychanalystes, (2) de personnes ne connaissant pas grand chose à l’ABA (et les deux vont souvent ensemble). Alors sans vouloir rentrer dans le débat de l’efficacité (ou de la non-efficacité) de la psychanalyse à traiter les causes des comportements voilà ce qu’un analyste du comportement peut répondre.

Lorsque l’on cherche à modifier des comportements, on doit prendre en compte l’individu dans son environnement. En effet, c’est l’environnement qui va faire que des comportements se maintiennent. Cependant, les différences individuelles sont à la base de notre approche et si on ne les prend pas en compte, nos actions sont vouées à l’échec. Si l’on parle de comportements en partiiculiers (la plupart du temps inadaptés), une analyse fonctionnelle précise nous permet d’analyser un comportement de façon suffisamment précise pour le diminuer tout en (la plupart du temps) le remplaçant par un autre comportement adapté… donc on traite le symptôme et la cause.

Si l’on parle de troubles en particuliers, comme l’autisme puisque c’est mon domaine de spécialité, notre façon de voir ce trouble doit être amenée par des informations scientifiques et objectives. Alors, si l’on part des prémisses que l’autisme est un trouble du développement, avec une base génétique et environnementale, lorsqu’un spécialiste ABA propose des programmes éducatifs, il agit sur les deux, cause et symptôme. Mais si l’on part des prémisses que l’autisme est un trouble relationnel, là en effet en ABA on ne s’occupe pas du tout de la cause (relation mère-enfant)…mais cette cause est complètement hypothétique, même « farfelue » (pour être politiquement correct) et toutes les personnes se tenant informées sont au courant de ce fait.

VB

VB signifie Verbal Behavior. Ce terme signifie littéralement comportement verbal, et a priori ne devrait s’appliquer qu’à la description de certains comportements (ceux renforcés par la médiation d’autrui).

Cependant il est couramment utilisé aux Etats-Unis (et commence à être répandu en France) pour faire référence à une « approche », un certain type de structuration de l’environnement, proposée aux enfants atteints d’autisme.

Il s’agit alors d’utiliser les principes des comportements verbaux (décrits par Skinner en 1957) dans l’enseignement du langage, mais il s’agit aussi de modifier certaines façons de faire « habituelles » dans l’enseignement des personnes atteintes de trouble du langage. Ainsi, dans les programmes VB, on trouve souvent une cotation de la réussite aux programmes qui n’est faite qu’une seule fois, au début de la journée et qui détermine si tel ou tel comportement doit être travaillé.

De plus, la plupart du temps, une importance très grande est donnée à la « motivation » des enfants, c’est à dire que les instructeurs suivent ses centres d’intérêt et ne l’empêchent que très rarement de faire telle ou telle chose. Aussi, dans les approches VB, l’accent est très souvent mis sur l’enseignement de la langue des signes…

Il existe aussi d’autres différences, mais mon avis est que l’on n’a pas besoin d’une nouvelle « catégorisation » du travail qui est réalisé. Un peu comme dans le principe de parcimonie (fait de limiter, de réduire l’emploi de quelque chose, généralement les détails, les éléments superflus, concept étant une des bases des approches scientifiques), on peut se poser la question de l’utilité de rajouter un mot qui ne fait que décrire l’évolution de la mise en pratique des principes de l’ABA

En effet, lorsque nous faisons de l’ABA, nous avons la responsabilité de nous tenir au courant des évolutions constantes de notre domaine de spécialisation. Alors, si le fait d’utiliser les principes des comportements verbaux dans nos apprentissages permet des meilleurs enseignements, c’est quelque chose que nous devons bien sûr faire … si l’enseignement de la langue des signes rend l’apprentissage des comportements verbaux plus aisé, rapide etc. nous devrons sûrement le faire (mais aussi en fonction d’autres paramètres). Cependant, nous ne ferons rien d’autre que de l’ABA d ‘où selon moi l’inutilité d’utiliser cette classification VB.

Il me semble que cette appellation VB est maintenant plus utile pour les parents qu’y s’y raccrochent pour comprendre quel « type » d’ABA va être proposé à leurs enfants. Nous conseillons plutôt aux parents inquiets de savoir ce qui va être proposé à leurs enfants d’interroger les professionnels sur la façon dont ils vont enseigner à leurs enfants à communiquer et la façon dont ils savent gérer, contraindre et modifier les motivations des enfants.

Skinner, B. F. (1957). Verbal Behavior, New York: Appleton-Century-Crofts

AFLS

L’AFLS (Evaluation des Compétences de Vie Fonctionnelles – Assessment of Functional Living Skills) est un outil d’évaluation créé par James Partington et Michael Mueller en 2012.

Les personnes familières avec l’ABLLS reconnaitront facilement un des créateurs de l’ABLLS-R ; le fonctionnement de l’évaluation est d’ailleurs pratiquement le même (voir l’image ci-dessous , tirée des échantillons du site officiel de Partington Behavior Analysts).

L’AFLS inclut 6 modules permettant d’évaluer 1) les compétences de vie de base (ex : s’habiller – se soigner), 2) la vie à la maison (ex : tâches ménagères – cuisiner), 3) la vie dans la communauté (ex : faire les courses – politesse), 4) l’école, 5) le pré-professionnel, 6) la vie indépendante.

C’est un outil d’évaluation complémentaire à l’ABLLS-R / VB-MAPP, dans le sens où il n’évalue pratiquement pas les compétences de langage, mais va bien plus loin pour les compétences de vie, nécessaires en particulier pour des adolescents et/ou adultes.

Ethique et ABA

Je présente ici quelques points qui sont mentionnés par le Behavior Analyst Certification Board (BACB), organisme qui s’occupe de certifier les compétences des analystes du comportement. La version complète, bien plus vaste (en anglais) peut être trouvée ici.

En France, la plupart des professionnels qui travaillent dans le domaine de l’ABA sont également psychologues. Nous sommes tenus de respecter en plus la charte de déontologie des psychologues.

Conduite responsable d’un analyste du comportement

Les analystes du comportement se basent sur des compétences scientifiques et professionnelles lorsqu’ils émettent des jugements professionnels ou scientifiques dans le cadre de services aux personnes ou dans le cadre éducationnel ou professionnel.

Les analystes du comportement ont le devoir d’actualiser leurs connaissances et compétences en se tenant informés des avancées dans leurs domaines de spécialités.

Les responsabilités des analystes du comportement envers leurs clients

Les clients sont toutes les personnes physiques ou morales à qui l’analyste du comportement fournit un service.

L’analyste du comportement à le devoir de recommander les procédures de traitement scientifiquement reconnues comme étant les plus efficaces, sur le court et sur le long terme.

Evaluation des comportements

Les évaluations réalisées par les analystes du comportement se basent sur des informations et techniques suffisantes pour mettre en évidence la probabilité de véracité de leurs hypothèses.

L’analyste du comportement décrit les objectifs des programmes de modification des comportements au client avant d’implémenter le programme.

L’analyste du comportement décrit les conditions qui sont nécessaires afin que le programme soit efficace.

L’analyste du comportement et les programmes de modification des comportements

Les analystes du comportement développent des programmes qui sont basés sur les principes de l’analyse du comportement.

Les analystes du comportement doivent obtenir l’approbation du client avant d’implémenter un programme.

L’analyste du comportement recommande l’utilisation de procédures de renforcement et non de procédures de punition dès que cela est possible. Si la mise en place d’une procédure de punition est nécessaire, l’analyste du comportement inclut toujours des procédures de renforcement de comportements alternatifs.

L’analyste du comportement minimise l’utilisation de renforçateurs qui pourraient être dangereux pour le client (ex : cigarettes, nourriture sucrée ou grasse).

Le programme est modifié en fonction des données collectées.

DTT

Les initiales DTT signifient Discrete Trial Training, soit en français : apprentissage par essais discrets. Les essais discrets, ou autrement dit, essais distincts sont des séquences composées de 4 événements :

On utilise ce format d’apprentissage pour enseigner des discriminations par différence avec les apprentissages séquentiels. Dans ceux-ci on enseigne à enchainer une séquence de ‘sous-comportements’, ces sous-comportements ayant été le plus souvent enseignés en DTT avant de les lier les uns aux autres.

1 – présentation d’une instruction (verbale ou non), d’un SD

2 – réponse

3 – conséquence/feedback

4 – ITI (Intertrial interval) = intervalle entre les essais

Chaque essai a donc un début et une fin clairement définis.

Essential For Living

Les Huit Essentiels – The Essential Eight

Autres compétences évaluées

L’ordre d’enseignement des compétences

Pour Qui ?

 

Essential For Living (EFL) est un outil d’évaluation et un curriculum à la fois. Son sous-titre indique bien son objectif : « Un manuel d’enseignement, outil d’évaluation et curriculum orienté vers la communication, les comportements et compétences fonctionnelles. Pour enfants et adultes présentant des déficits modérés à sévères ».

Contrairement à l’ABLLS-R et au VB-MAPP il n’est pas calqué sur une approche développementale, mais sur une approche fonctionnelle : quelles sont les compétences et comportements nécessaires pour améliorer l’autonomie et la qualité de vie de la personne, quels sont les comportements nécessaires pour assurer sa santé et sa sécurité ?

Il est très austère et plutôt compliqué à lire de prime abord mais est organisé d’une façon très intéressante.

Ses auteurs, Patrick McGreevy, Troy Fry et Colleen Cornwall identifient différentes compétences selon leur importance fonctionnelle.

 

Les Huit Essentiels – The Essential Eight

Ce sont les compétences absolument essentielles sans lesquelles les comportements problèmes seront nombreux, l’accès à des items, lieux personnes, activités préférés sera limité et les interactions seront peu fréquentes. Ce sont :

– Emettre des Requêtes

– Attendre avant d’avoir accès à un renforçateur

– Accepter le retrait d’un renforçateur, faire des transitions, Partager, Attendre son tour

– Mener à leur terme 10 tâches consécutives, précédemment acquises

– Accepter le « non »

– Suivre des instructions liées à la santé et la sécurité

– Réaliser des tâches quotidiennes liées à sa santé et sa sécurité

– Tolérer des événements liées à sa santé et sa sécurité

 

Autres compétences évaluées

D’autres compétences sont évaluées telles que :

– Réponses à des questions et conversations

– Compétences académiques (lecture, écriture, mathématiques etc.)

– Imitation

– Appariement

– Comportements problèmes etc.

 

L’ordre d’enseignement des compétences

Dans chacun de ces domaines (pour les Huit Essentiels et pour les autres aussi), l’importance de chaque sous-compétence est classifiée en :

– Compétences que l’on Doit-Avoir (Must-Have Skills)

– Compétences que l’on Devrait-Avoir (Should-Have Skills)

– Compétences que l’on Pourrait-Avoir (Good-to-Have Skills)

– Compétences Bien-à-Avoir (Nice-to-Have Skills).

L’ordre de ces compétences correspond, de haut en bas, des plus aux moins fonctionnelles, des moins aux plus difficiles.

 

Pour qui ?

Les auteurs indiquent que le VB-MAPP devrait être utilisé en priorité pour les enfants de 2 à 6 ans.

Pour les enfants de 2 ans ou plus, mais présentant un retard de développement très important, EFL peut être très utile.

Pour les enfants de plus de 7-8 ans, et qui font progrès dans le VB-MAPP devraient continuer à utiliser cet outil. Si les progrès stagnent, il faudra envisager de passer d’une approche développementale (VB-MAPP) à une approche fonctionnelle (EFL)

EFL peut aussi être utilisé en conjonction avec le VB-MAPP pour de nombreux enfants et adolescents.

Enfin, pour les adultes avec des déficiences modérées à sévère, EFL est recommandé.

 

Essential For Living, McGreevy, P., Fry, T., & Cornwall, C. (2012). Disponible sur www.behaviorchange.com

Les liens entre ABA, VB, NET et motivation

Attention… Cet article est long, il compile plusieurs réponses données à des questions mail …s’il est tard, vous risquez de vous endormir… 🙂

Pour répondre à cette question il faut d’abord savoir de quoi on parle sous l’appellation ABA/VB…

Pour faire simple, dans le langage courant, lorsque l’on parle d’ABA/VB, on fait référence aux pratiques de l’ABA qui mettent en avant l’utilisation de la motivation de l’enfant afin de lui enseigner des compétences. Mais …

…En termes plus techniques, ce raccourci est pour moi une erreur de langage car :

–          l’ABA, c’est l’analyse appliquée du comportement, c’est à dire une science appliquée, un domaine dans lequel des chercheurs développent des procédures, techniques, les comparent etc. afin de permettre aux personnes dont les pratiques professionnelles sont guidées par l’ABA de proposer à leurs patients les plus récentes avancées, et donc les soins les meilleurs.

–          VB signifie Verbal Behavior, donc comportements verbaux, c’est à dire une petite partie (mais très importante) des comportements humains. Parler de VB, c’est parler d’un type de comportement particulier, pas d’une pratique professionnelle particulière.

–          ABA/VB, ça ne veut rien dire en tant que tel : soit je fais de l’ABA, donc de la recherche appliquée, soit j’ai une pratique professionnelle qui est guidée par les résultats en ABA et je peux ainsi avoir différentes orientations dans ce que je vais proposer comme apprentissages aux enfants, dans quel ordre, sur quelles compétences je vais me focaliser, comme par exemple les comportements verbaux.

Une autre erreur de langage est de dire que l’on fait du « VB », cela ne veut absolument rien dire, comme si un médecin disait qu’il « fait de l’antibiotique » parce qu’il prescrit des antibiotiques à ses patients.

Ce terme d’ABA/VB est souvent utilisé pour faire référence à des pratiques professionnelles dans lesquelles on prend beaucoup en compte la motivation des personnes et l’enseignement des compétences de demande, mais il n’en reste pas moins que cette appellation est à strictement parler abusive. Mais comme il est maintenant passé dans le langage…

En fin de compte, la « méthode ABA/VB » n’existe pas en tant que telle… Tout n’est qu’une question de la façon dont nous (ou l’institution pour laquelle nous travaillons) envisageons le développement de l’enfant, les objectifs que l’on considère comme prioritaires, et la façon dont nous tentons de les atteindre.

Et c’est là que rentre en jeu la motivation. Là encore ce terme « motivation » est incorrect en ce qui concerne la terminologie ABA. On utilise normalement les termes Establishing Operations (EO), MO (Motivating Operations), AO (Abolishing Operations).

Pour une explication précise de ses termes, je vous laisse consulter les documents de cours qui sont disponibles sur mon site, notamment les documents des cours que je donnais dans le DU à Lille, qui sont les plus précis, mais compliqués.

Dans les prise en charge actuelles, de nombreux professionnels font très attention à contrôler, créer, modifier ces MO afin que les apprentissages proposés aux enfants soient plus efficaces (une des caractéristiques d’une MO est qu’elle rend un renforçateur plus efficace, par conséquence, l’apprentissage se fait mieux, plus vite).

Et nous en arrivons à l’autre notion d’importance des MO, c’est que celles-ci sont à la base de l’apprentissage du mand ! Premier acte communicatif par excellence, qui est désormais un des tous premiers objectifs d’enseignement pour les enfants avec autisme/TED.

Et vous savez que pour les mands, l’antécédent (A) dans la contingence ABC est la présence d’une envie, d’un désir, d’une motivation, en terme technique, la présence d’une EO.

Donc, en résumé et si on refait un peu de vulgarisation, la motivation (EO/MO) est à la base de tous les apprentissages proposés dans les prises en charge qui se disent « ABA/VB ».

A la base même des apprentissages qui ne sont pas directement des comportements verbaux. Par exemple, pour enseigner à un enfant à compter, vous allez essayer de créer une situation plaisante, de créer un contexte motivant (c’est à dire de créer une EO) pour cet apprentissage.

Et pour mettre tout ça en lien avec le NET :

Le NET, au sens strict, c’est du Natural Environment Teaching, donc enseignement en environnement naturel.

Le NET peut être mis en œuvre en étant guidé par (et en modifiant) la motivation de l’enfant (=présence ou non d’une EO), par exemple lorsqu’on va au parc avec un enfant. Si sa motivation est de faire de la balançoire, et que l’on sait que dans son curriculum il faut lui enseigner les pronoms personnels ‘je /tu’ alors on peut lui faire nous demander « tu pousses ? » (pour qu’on le pousse), puis c’est à notre tour de faire de la balançoire et c’est à lui de nous pousser et à ce moment on lui fait dire « je  pousse ».

Le NET, ce n’est donc pas uniquement de concrétiser les apprentissages « bureau » en dehors du bureau. C’est aussi de profiter des situations, créer des situations pour faire des apprentissages complètement nouveaux : on doit être capable dans le curriculum d’identifier la fonction des objectifs, et d’enseigner des formes différentes, selon les moments de vie de l’enfant (attention, pour de nombreux apprentissages, il faudra quand même en passer par des moments de travail « bureau », qui permettent de contrôler finement les antécédents des comportements, donc d’enseigner finement des discriminations)

Pour résumer, dans le NET :

1 – l’entrainement (apprentissage) en milieu naturel peut se focaliser sur des apprentissages complètement nouveaux, prenant en compte la motivation de l’enfant, tout en respectant le curriculum établi

2 – mais cela peut aussi être la généralisation des apprentissages au bureau, en milieu naturel (par exemple pour un enfant avec qui on a des difficultés à enseigner la discrimination des chiffres, on les lui enseigne au bureau, en milieu contrôlé, puis on les généralise en milieu naturel)

La plupart du temps, on parle surtout du NET dans le contexte de la communication, c’est à dire de profiter des situations naturelles de l’environnement, situations motivantes pour travailler le mand, et éventuellement les autres opérants comme la dénomination (tact).

 

 

La communication facilitée, vous en pensez quoi ?

Cette méthode est très controversée, et comme dans toute controverse, ce qui peut nous permettre de trancher d’un côté ou de l’autre, ce sont des arguments scientifiques. Surtout lorsque l’on parle de personnes en difficultés, en souffrance, et lorsqu’on parle de sujets comme l’autisme et les TED qui sont encore assez « mystérieux ».

Concernant la communication facilitée, il existe cette recherche (en anglais – pdf – 1.4 Mo) ayant été réalisée en 1995, aux Etats Unis.
Cette recherche a été publiée dans un journal très connu et contrôlé suivant ce que l’on appelle « peer review », c’est à dire qu’avant publication, toutes les informations sont v érifiées à la loupe suivant les critères scientifiques les plus stricts, ce qui est normal lorsque l’on parle de soins !! Vous ne voudriez pas que votre cardiologue essaie sur vous un nouveau médicament dont l’efficacité n’a pas été vérifiée !!

Les auteurs ont créé trois situations dans lesquelles on posait des questions à l’enfant et il devait répondre par l’intermédiaire du « facilitateur ». Ces questions concernaient ce qui était représenté sur des images :

1 – Le facilitateur et le patient voyaient les mêmes images
2 – Le facilitateur ne voyait pas l’image
3 – Le facilitateur voyait une « fausse image » (et le patient en voyait une autre)

Les résultats sont que le patient n’a tapé les bonnes réponses que lorsque le facilitateur avait accès aux infos, n’a jamais tapé la bonne réponse lorsque le facilitateur ne voyait pas l’image, et a tapé la réponse concernant l’image vue par le facilitateur dans la condition 3 et pas l’image que voyait l’enfant avait accès. Donc il n’existe aucune communication venant de la part de l’enfant !

Référence :
Montee, B. B., Miltenberger, R. G., & Wittrock, D. (1995). An experimental analysis of facilitated communication. Journal of Applied Behavior Analysis, 28, 189-200.

Recherche disponible gratuitement ici en format pdf (1.4 Mo).

DRI / DRO

 

Ces initiales signifient « Differential Reinforcement (DR) of …. Incompatible behavior (pour DRI), of Other behaviors (pour DRO), Low rate of behavior (pour DRL) ». Et il existe encore d’autres DR !

En français ce sont les procédures de renforcement différentiel. Elles consistent en l’utilisation conjointe de procédures d’extinction (on arrête de renforcer un comportement) et de procédures de renforcement d’un ou des autre(s) comportement(s). Ceci permet de réduire un comportement problème et d’installer durablement un (des) autre(s) comportement(s).

Pour appliquer ces procédures de renforcement différentiel, il est avant tout nécessaire d’identifier la fonction du comportement à modifier. Si cette fonction est claire, il serait plus adapté de choisir un comportement alternatif (DRI) qui aura la même fonction (ex : remplacer un comportement permettant d’avoir accès à des stimulations visuelles -appuyer fortement sur son oeil- par un autre permettant d’obtenir les mêmes stimulations -regarder dans des lunettes kaléidoscope-).

Si la fonction n’est pas claire, il est recommandé d’utiliser des procédures de DRO, c’est à dire de renforcer une variété d’autres comportements, préalablement sélectionnés, ou de fournir des renforcements à des intervalles de temps pré-établis.

Les procédures de renforcement différentiel sont particulièrement difficiles à utiliser et mettre en place, surtout dans le cas de comportements d’autostimulation ou de comportements de haute intensité. Il est dans tous les cas recommandé d’obtenir l’assistance d’un professionnel pour ces cas.

Informations personnelles

Olivier Bourgueil

Psychologue de l’enfant et de l’adolescent, BCBA

Spécialisé en Analyse Comportementale Appliquée

Formation

Behavior Analyst Certification Board BCBA – Board Certified Behavior Analyst (Analyste du Comportement Certifié) – 2011
ABA España Master de Intervencion ABA en Autismo y Trastornos del Desarollo (Master d’Intervention ABA en Autisme et Troubles du Développement) – 2010 
Université Lille 3 DESS de psychologie de l’enfance et de l’adolescence (Master 2 pro) – 2003/2004

 

Emploi et Expérience Professionnelle

Juin 2017 – Maintenant : Psychologue Association Autisme Apprendre Autrement. Mi-temps Accueil temporaire – FAM Les Clémentines ; mi-temps – Plateforme 3A

Avril 2014 – Décembre 2017 : Responsable des formations et supervisions – LearnEnjoy

Décembre 2010 : Chef de Service et Psychologue – SESSAD Les Coteaux d’Azur

Janvier 2010 : Psychologue – SESSAD Les Coteaux d’Azur (Carros – Nice) – Association ABA Apprendre Autrement

Janvier 2008 à Décembre 2009 : Psychologue superviseur – Ecole ABA – Fondation Autisme

Février 2005 à Décembre 2007 : Psychologue indépendant.


Compétences spécifiques

– Passation d’évaluations VB-MAPP (Sundberg, 2008), ABLLS-R (Partington, 2006), PEP-R (Schopler, 1994), QLA (Sundberg & Partington, 1998)
– Analyse des déficits de langage et enseignement des comportements verbaux suivant le perspective comportementale (dont mise en place du PECS et de communication par gestes)
– Analyses fonctionnelles (expérimentales et par observation) des comportements inappropriés et mise en place traitements adaptés

Conférences – Formations assurées

Années universitaire 2009/2010 et 2010/2011 : Vacataire – Université Paris Descartes – Modules ABA en Licence Professionnelle et Master 2 : Comportements verbaux et problèmes de comportements
Novembre 2008 :
Congrès d’Autisme France – Présentation sur « le développement des interactions sociales d’enfants atteints d’autisme avec leurs pairs dans le cadre de l’inclusion en milieu ordinaire »
Novembre 2007 : Formation de deux jours pour l’association je TEDuque
Années universitaires 2006/2007 et 2007/2008 : Chargé de cours – Diplôme Universitaire de l’université Lille 3 : « Analyse du Comportement Appliquée aux Troubles du Développement et du Comportement » – Chargé des modules comportements verbaux et méthodologie de l’ABA (pour ce deuxième module : uniquement année 2006/2007)
Août 2005 : Formation d’éducateurs et professionnels à Casablanca et Fès (Maroc) pour l’association Léa pour Samy
Année universitaire 2004/2005 : Chargé de TD à l’université Lille 3 dans les cours de Méthodologie de la psychologie et de Présentation de la psychologie
Diverses formations individualisées pour des familles, orthophonistes etc.

Formation continue

Supervision par Diane Fraser, PhD, BCBA-D, depuis mars 2009
Formation au VB-MAPP par le Dr Mark Sundberg – 18, 19 et 20 Mars 2010, Nice.
Colloque international « Behavior Analysis and Developmental Disorders » – 10 et 11 Décembre 2009, Lille.
Formation PECS de 2 jours – 19 et 20 Octobre 2006
Formation de 4 jours sur la mise en place des traitements comportementaux – assurée par Applied Behavior Consultants, Inc. – 2 au 5 Septembre 2006
Congrès sur le développement des Comportements Verbaux chez les personnes avec autisme à l’université Lille 3 – 20 Mai 2006
Congrès sur le diagnostique et le traitement comportemental de l’autisme à l’université Lille 3 – Présenté par Applied Behavior Consultants, Inc. – 19 mai 2005
Congrès sur l’Analyse du Comportement Appliquée aux personnes avec Autisme à l’université Lille 3 – 17 mai 2004

Autres

Traduction des interventions de Gary Novak, BCBA-D, Diane Fraser, BCBA-D et Carol Afflerbaugh, orthophoniste et BCBA lors du congrès de l’association ABA Apprendre Autrement – Mars 2011.

Traductions de formations assurées par le Dr Diane Fraser, PhD, BCBA-D
Traduction de la formation assurée par le Dr Mark Sundberg, 18 au 20 Mars 2010, Nice.
Créateur du site web www.aba-sd.info