Chapitre 2 – Les comportements sont liés à des stimuli

Un stimulus peut être défini comme un changement d’énergie qui affecte un organisme au travers de ses récepteurs ; un récepteur étant un organe qui converti des changements d’énergie en des influx nerveux (Michael, 2004). Il existe des récepteurs externes qui détectent les stimuli externes (longueurs d’ondes – pression etc.), des récepteurs internes qui sont sensibles aux stimuli venant des viscères et des récepteurs proprioceptifs qui rendent possibles les sensations kinesthésiques et vestibulaires.

Les stimuli peuvent être décrits de façon formelle (par leurs composantes physiques), de façon temporelle (en fonction de leur contexte temporel d’apparition) ou fonctionnellement (suivant leur effet sur le comportement) (Cooper, Heron & Heward, 2007).

Cooper, J. O., Heron, T. E. & Heward W. L. (2007). Applied Behavior Analysis. Pearson Prentice Hall : USA.

 

Michael, J. (2004). Concepts and Principles of Behavior Analysis. Association for Behavior Analysis International. Kalamazoo, MI : USA.

Chapitre 6 – Ce qui contrôle nos comportements ; les guidances

 

Définition du contrôle du stimulus

Un contrôle du stimulus est présent lorsque le taux, l’intensité, la durée etc. d’un comportement est modifiée en présence d’un stimulus en particulier. Par exemple, le taux d’apparition du comportement « répondre au téléphone » est modifié suivant la présence ou non du stimulus « sonnerie du téléphone » ; le comportement de réponse au téléphone est alors sous le contrôle du stimulus « sonnerie ».

Lorsque l’on parle de contrôle du stimulus, on parle des stimuli qui précèdent les comportements. Il est absolument nécessaire que les comportements soient sous le contrôle des « bons » stimuli pour que les individus soient intégrés dans leur environnement physique et social. Par exemple, un enfant qui ne répond à l’instruction « stop ! » que si cette instruction est accompagnée d’un signe de la main de la part de l’adulte risque d’être en danger s’il se retrouve dans la rue, devant ses parents et que ceux-ci voient un danger arriver mais pas l’enfant.

On appelle le stimulus qui contrôle un comportement un stimulus discriminatif (abbréviation : SD). Le SD est en fin de compte le stimulus qui permet à l’organisme de savoir si tel comportement va être renforcé. Pour reprendre l’exemple du téléphone, le SD « sonnerie » indique à l’organisme que « répondre au téléphone » a une grande probabilité d’être renforcé. Il est important de noter que la relation entre SD et comportement n’est pas une relation de cause à effet, n’est pas une relation à 100% ; il nous arrive très souvent dans la vie quotidienne de ne pas répondre au téléphone lorsqu’il sonne ! Le SDn’oblige pas le comportement à apparaitre.

Dans les apprentissages et les activités d’enseignement, afin de développer un contrôle du stimulus approprié, on utilise la plupart du temps des guidances, des aides. Une guidance est un SD que l’on rajoute au SD qui doit contrôler le comportement ; la guidance augmente la probabilité d’apparition du comportement.

On se retrouve alors dans ce schéma :

SD (« naturel ») + SD(guidance)

Des stimuli discriminatifs

:

évoquent

R

l’apparition du comportement

ce qui

Sr+

produit l’apparition d’un stimulus renforçant

 

SD (« naturel »)

Un stimulus discriminatif

:

évoque

R

l’apparition du comportement

ce qui

Sr+

produit l’apparition d’un stimulus renforçant

 

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Utilisation des guidances et estompage afin de créer un contrôle du stimulus

Le premier principe à utiliser lorsqu’on utilise des guidances est de prévoir la façon dont on va les estomper, c’est à dire la façon dont on va diminuer petit à petit leur importance afin que ce soit le SD « naturel » qui contrôle le comportement. Par exemple, utiliser un timer afin d’aider un enfant autiste à prévoir le moment où une activité renforçante va s’arrêter est tout à fait correct ; cependant, il faut prévoir comment on va progressivement se passer de cette « guidance-timer » et arriver à une situation naturelle…une des possibilités est de lui apprendre à lire l’heure sur une montre.

Il existe différents types de guidances :

guidance verbale : quand on dit quelque chose qui aide la personne à s’engager dans le comportement

guidance gestuelle : tout mouvement ou geste d’une autre personne qui aide à la bonne réponse

guidance « modeling » (imitative) : démonstration du comportement par une autre personne. Il faut que la personne à qui l’on enseigne ait des compétences d’imitation pour utiliser ce type de guidance.

guidance physique : on aide physiquement la personne à s’engager dans le comportement.

Il existe aussi des guidances qui n’agissent pas directement sur le comportement mais qui agissent sur les stimuli liés à la tâche : on peut modifier le SD, additionner ou enlever un stimulus pour faciliter la bonne réponse. Par exemple, si je veux enseigner à un enfant à distinguer entre camion et voiture quand je dis « montre la voiture », je pourrais placer la voiture plus prêt de lui que le camion. Ceci aide à l’apparition du comportement voulu et ensuite j’estompe cette guidance en replaçant progressivement la voiture au même niveau que le camion.

Pour estomper des guidances, on peut notamment :

– diminuer l’intensité, la force, de la guidance. Par exemple, au lieu de prendre les mains de l’enfant, je lui donne un toucher léger ; au lieu de faire un geste complet, je ne le réalise qu’à moitié.

– passer d’un type de guidance à un autre. Du plus intrusif au moins intrusif. L’ordre habituel est le suivant : guidance physique > guidance modeling > guidance gestuelle > guidance verbale. Cependant, suivant les apprentissages, certaines guidances ne peuvent pas être utilisées, et suivant le type d’apprentissage, l’ordre des guidances est modifié. Par exemple, dans l’apprentissage d’une chaine de comportements, il est conseillé de ne pas parler, à ce moment une guidance verbale est plus intrusive qu’une guidance physique.

– augmenter progressivement le temps entre la présentation du SD « naturel » et la présentation de la guidance. Ceci donne une opportunité à la personne de réaliser seule le comportement.

Chapitre 10 – Un comportement doit être généralisé

 

« La généralisation est la tendance des effets de l’apprentissage à être transférée ou déployée » (Rivière, 2006, p.253). Lorsqu’un comportement est généralisé, il peut apparaitre avec différentes personnes, dans différents environnements, à différents moments etc. S’il n’est pas généralisé, il n’apparait que dans certaines conditions bien strictes. Il existe deux types de généralisation.

Généralisation du stimulus

La généralisation du stimulus a lieu lorsqu’un comportement qui a été renforcé dans un certain contexte (en présence de certains SD) est émis dans un autre contexte. Par exemple, un enfant avec qui uniquement les parents ont travaillé sur la réponse à des consignes motrices comme « touche la tête », répond à ma consigne alors qu’il ne m’a jamais vu. Sans rentrer dans des détails liés à la façon dont sont enseignés les comportements, il n’est pas toujours désirable qu’un comportement soit tout à fait généralisé, par exemple, on ne veut pas qu’un enfant réponde à l’instruction « viens » quelle que soit la personne.

Terzich & Morrow (1996) proposent une généralisation en 5 niveaux :

Niveau 1 :
Généralisation entre les tuteurs

Niveau 2 :
Généralisation entre les stimuli (matériel – instructions etc.)

Niveau 3 :
Généraliser entre les lieux, les moments et les distractions
Mise en place de la rapidité de réponse, du taux et de la force des réponses

Niveau 4 :
Généraliser à l’environnement naturel

Niveau 5 :
Généraliser à la communauté verbale

Généralisation de la réponse

Ceci fait référence à l’émission de comportements qui n’ont pas été entrainés mais qui sont fonctionnellement équivalents aux comportements qui ont été entrainés. Un exemple : on enseigne à un enfant à transvaser des lentilles d’un récipient à un autre en utilisant une pince à épiler ; et plus tard on le voit transvaser tout seul les lentilles avec une petite cuiller.

Rivière, V. (2006). Analyse du comportement appliquée à l’enfant et à l’adolescent. Presses universitaires du Septentrion.