Réduction des comportements problèmes

 

De nombreuses informations traitant de ce sujet peuvent être téléchargés dans la partie « téléchargements » de ce site (à gauche de l’écran), en particulier dans les rubriques « documents de cours », « analyses fonctionnelles », « contrôle instructionnel », « réduction des problèmes de comportement ».

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Nous allons parler ici de comportements qui doivent être diminués car ils sont dangereux pour la personne ou pour son environnement (physique ou social), ou car ils interfèrent avec les apprentissages ou le développement (social – cognitif etc.) de la personne.

Il est recommandé de lire la partie théorique sur la diminution des comportements (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) avant de vous lancer dans la lecture de ce qui suit.

Avant de vous lancer dans des procédures de réduction de problèmes de comportements, posez-vous la question « y a-t-il vraiment un problème ? ». Il m’arrive régulièrement d’être contacté pour diminuer des comportements problèmes, et après un entretien il apparait que le comportement n’est pas réellement problèmatique (par exemple, soit il n’apparait que très rarement et n’est pas perturbant pour l’enfant ou son environnement, soit les personnes de l’environnement ont des attentes trop élevées ou irréalistes…etc.).

ATTENTION, encore une fois, il n’y a pas « une seule façon de faire », les interventions doivent être individualisées : consultez des spécialistes du domaine. De plus dans de nombreux cas, il faut être certains qu’il n’y ait pas de facteur médical en cause !

Voici en premier un « guide » pour aider à la mise en place d’interventions visant à la diminution de comportements problèmes déjà installés. Les principales étapes sont :

1 – identification précise du comportement
2 – identification de la fonction du comportement
3 – préparation de l’intervention (qu’est-ce qu’on va faire ?) et identification des renforçateurs
4 – mesures préliminaires (ligne de base)
5 – application du traitement
6 – évaluation de l’efficacité du traitement (si besoin – modification)

Guide pour aider à la mise en place d’interventions visant à la diminution de comportements problèmes :

1. Identification des comportements que l’on veut modifier

Il faut que cette identification soit précise, descriptive, objective, mesurable.

2. Identification de la fonction du comportement

Il faut essayer de repérer au maximum les conditions environnementales dans lesquelles se déroule le comportement (ex : quel moment de la journée – quel endroit – quel type de tâche- qui est présent etc.). Il faut aussi repérer quelles sont les conséquences du comportement, ceci permet d’identifier la ou les fonctions du comportement. (Un comportement peut avoir plusieurs fonctions – Dans la partie documents du site vous pourrez trouver quelques aides pour identifier la/les fonctions de certains comportements)

La fonction du comportement peut être :
Renforcement positif (obtention de stimuli externes : sociaux/concrets/activité)
Renforcement négatif (échappement/évitement de stimuli)
Auto-renforcement (en fait une sous-catégorie de renforcement positif, où la personne se « crée » elle même des stimulations, visuelles/auditives/kinesthésiques etc. – par exemple en tournant sur elle-même, se grattant le bras, battant des mains)

3. Préparation de l’intervention et choix des renforçateurs

A ce moment et selon l’analyse fonctionnelle précédemment réalisées vous allez choisir qu’elle sera la meilleure façon de diminuer le comportement. La plupart du temps il est recommandé de mettre en place des procédures utilisant du renforcement différentiel.

Si la fonction du comportement à modifier est du renforcement positif, un bon début est d’utiliser le renforçateur habituellement obtenu par le comportement inadapté, qui sera donné après l’apparition du comportement adapté.

Si la fonction du comportement à modifier est du renforcement négatif :
Ces comportements peuvent apparaître car par exemple les tâches, le matériel et/ou les activités sont trop difficiles, peu appréciés et/ou liée à des échecs précédents. Pour remèdier à ça iil y a par exemple comme possibilités : modifier la tâche / les activités / le matériel – s ’arranger pour donner de la réussite petit à petit (façonnement + renforcement) – insérer des tâches/activités déjà réussies et/ou renforçantes

Si la fonction du comportement est du renforcement sensoriel : on peut aussi passer par du renforcement différentiel, un enrichissement environnemental, alterner entre des activités « passives » et « actives »

4. Mesures préliminaires (= ligne de base)

Ceci peut être fait avant, pendant ou après la préparation de l’environnement mais dans quasiment tous les cas il faut s’assurer de prendre des mesures préliminairs pour s’assurer que ce que l’on fait est efficace (les cas où ne prend pas forcément de mesures préliminaires sont lorsque les dangers pour la personne ou son environnement sont trop grands).

5. Application du traitement

On met en place ce que l’on a établi précédemment – il est important que toutes les personnes interagissant avec la personne appliquent la procédure. En quelque sorte, ce que l’on a fait précédemment consistait en l’émission d’une hypothèse – maintenant on va tester voir si on ne s’est pas trompés.

6. Evaluation de l’efficacité

Si le comportement visé n’a pas diminué c’est qu on a fait une erreur quelque part. Par exemple dans l’identification de la fonction du comportement, l’utilisation des renforçateurs, la cohérence de l’équipe etc. Il faut alors reprendre dès le début.

Pratiques proactives

Quelques pratiques « pro-actives » pour éviter l’apparition de comportements problèmes

Si nos pratiques éducatives sont adaptées à l’enfant et bien organisées, on réduit une grande part de la possibilité d’apparition de comportements indésirables. Pour des personnes atteintes de troubles du développement, la communication, le jeu, la socialisation doivent toujours être centraux dans les programmes éducatifs.

On peut (par exemple) :

S’amuser !!! Programmer régulièrement des moments de pairing. L’enfant doit s’amuser, et l’adulte aussi. Ceci influe sur les capacités des deux personnes impliquées, et réduit « l’envie » de s’échapper.

– Bien aider de façon préventive l’enfant lorsqu’on lui présente une nouvelle tâche, afin qu’il soit immédiatement en situation de réussite. Et seulement plus tard travailler pour qu’il sache faire les activités tout seul.

– donner à l’enfant des opportunités de choix ! (ex :  » tu veux empiler les cubes ou faire du dessin ? « , « tu veux des feutres ou des crayons ?  » etc.). Nous sommes nombreux à apprécier avoir un certain contrôle sur les situations.

– utiliser un taux de renforcement suffisament élevé. Varier les renforçateurs et garder l’enfant en réussite, guider s’il est en échec, si l’activité est difficile ou nouvelle. Ne pas attendre qu’il commence à s’énerver pour donner des renforçateurs !

– donner des pauses : Il arrive fréquemment que les personnes s’occupant de l’enfant soient renforcées positivement par sa réussite et oublient qu’il est en train de travailler et que cela lui coûte de l’énergie !

Attention (notamment) à ne pas :

– donner un taux plus élevé et plus de renforçateurs quand l’enfant est déjà énervé et très agité

– utiliser un vocabulaire négatif (« ne fais pas… » « il ne faut pas » « ce n’est pas bien »)

DRI / DRO

 

Ces initiales signifient « Differential Reinforcement (DR) of …. Incompatible behavior (pour DRI), of Other behaviors (pour DRO), Low rate of behavior (pour DRL) ». Et il existe encore d’autres DR !

En français ce sont les procédures de renforcement différentiel. Elles consistent en l’utilisation conjointe de procédures d’extinction (on arrête de renforcer un comportement) et de procédures de renforcement d’un ou des autre(s) comportement(s). Ceci permet de réduire un comportement problème et d’installer durablement un (des) autre(s) comportement(s).

Pour appliquer ces procédures de renforcement différentiel, il est avant tout nécessaire d’identifier la fonction du comportement à modifier. Si cette fonction est claire, il serait plus adapté de choisir un comportement alternatif (DRI) qui aura la même fonction (ex : remplacer un comportement permettant d’avoir accès à des stimulations visuelles -appuyer fortement sur son oeil- par un autre permettant d’obtenir les mêmes stimulations -regarder dans des lunettes kaléidoscope-).

Si la fonction n’est pas claire, il est recommandé d’utiliser des procédures de DRO, c’est à dire de renforcer une variété d’autres comportements, préalablement sélectionnés, ou de fournir des renforcements à des intervalles de temps pré-établis.

Les procédures de renforcement différentiel sont particulièrement difficiles à utiliser et mettre en place, surtout dans le cas de comportements d’autostimulation ou de comportements de haute intensité. Il est dans tous les cas recommandé d’obtenir l’assistance d’un professionnel pour ces cas.