Chapitre 8 – Augmenter un comportement par le renforcement
La première et principale chose à savoir c’est que si l’on désire augmenter un comportement, il faut le renforcer, soit en permettant à la personne d’obtenir « quelque chose » d’agréable (c’est ce qu’on appelle renforcement positif) soit en permettant à la personne d’échapper à « quelque chose » de désagréable (renforcement négatif). Deux exemples simples avant de passer à une description plus poussée :
– quand un enfant commence à apprendre à dire « maman », très souvent cela est suivi de bisous, câlins, félicitations etc… ce qui va augmenter l’apparition du comportement.
– quand un enfant commence à dire « j’ai mal au ventre », que ses parents lui donnent un médicament, ce qui permet que la douleur disparaisse, le comportement ‘dire j’ai mal au ventre’ va augmenter lorsque l’enfant se retrouvera dans la même situation (mal au ventre).
Comment augmenter un comportement avec du renforcement positif
Le renforcement positif, c’est la présentation d’un agent renforçateur immédiatement après l’émission d’un comportement. C’est le fait de présenter cet agent renforçateur qui va augmenter la fréquence d’apparition du comportement.Quand on utilise le terme positif, cela veut dire que l’on donne quelque chose à l’enfant, que l’on rajoute quelque chose qui n’y était pas avant.
Le renforcement positif est la base de quasiment tous les apprentissages, ce principe scientifique a été énormément étudié depuis les années 30, autant en laboratoire, que dans des environnements moins contrôlés comme la salle de classe d’enfants atteints d’autisme, la salle de classe d’enfant au développement typique, l’hôpital psychiatrique, les terrains de sport.
Dans les différentes recherches qui ont pu être menées, de nombreux facteurs influençant l’efficacité du renforcement positif ont pu être mis en évidence (voir notamment Miltenberger, 2001 et Martin & Pear, 2003).
1 – Sélectionner le comportement à augmenter : il faut identifier spécifiquement le comportement que l’on veut augmenter. Ceci afin d’être sûrs (1) de pouvoir observer si des changements dans le comportement apparaissent (2) que les programmes seront suivis de façon cohérente et consistante par tous
2 – Le choix des agents renforçateurs : il faut parfois beaucoup de temps pour trouver des renforçateurs, mais c’est un des facteurs les plus importants pour la réussite d’un programme éducatif. Sans agent renforçateur, on ne peut pas augmenter le comportement, donc on ne peut pas ou très peu être efficace dans nos actions éducatives.
3 – Le contexte précédent (EO) : la plupart des renforçateurs ne seront efficaces que si la personne ne les a pas en libre accès.
4 – La taille du renforçateur (ou sa force) : Lorsque l’on veut augmenter un comportement, il faut le renforcer, mais on doit faire attention à donner un renforçateur correspondant à la difficulté du comportement.
5 – L’immédiateté du renforcement (= contiguité temporelle) : Pour une efficacité maximum, un renforçateur doit être donné immédiatement après le comportement voulu.
6 – Utiliser des contingences de renforcement directes : l’émission du comportement produit un accès direct au renforçateur. Par opposition, dans une contingence de renforcement indirecte, le thérapeute présente le renforçateur (Cooper, Heron & Heward, 2007, p.286).
Comment augmenter un comportement avec du renforcement négatif
La définition du renforcement négatif est la suivante : l’apparition d’un comportement est immédiatement suivie par le retrait d’un stimulus ou d’un événement désagréable, aversif, ce qui augmente la probabilité d’apparition du comportement.
Quand on utilise le terme négatif, cela veut dire que l’on retire quelque chose, que l’on enlève quelque chose de déagréable. Par exemple, si j’ai un fort mal de tête, le comportement « prendre un doliprane » va faire diminuer ce mal de tête ; alors le fait que cette douleur ait diminué (retrait de stimulations aversives) va renforcer mon comportement « prendre un doliprane ». La notion de renforcement négatif semble parfois compliquée, mais il faut garder en tête que dès que l’on parle de renforcement, on parle du processus qui permet d’augmenter des comportements…les termes positif et négatif ne sont là que pour nous indiquer si quelque chose d’agréable a été rajouté ou si quelque chose de désagréable a été enlevé.
De nombreux comportements inadaptés sont maintenus de cette façon. Par exemple, un enfant se trouvant devant un professeur ou un exercice qu’il n’apprécie pas (stimulus aversif) va faire le pitre et se faire renvoyer de la classe. Il aura ainsi échappé à une stimulation aversive et son comportement aura été renforcé négativement.
Cooper, J. O., Heron, T. E. & Heward W. L. (2007). Applied Behavior Analysis. Pearson Prentice Hall : USA.
Martin, G. & Pear, J. (2003). Behavior modification : what it is and how to do it (7th Ed.). Pearson – Prentice Hall.
Miltenberger, R. G. (2001). Behavior modification : Principles and procedures (2ème ed.). Belmont, CA (USA): Wadsworth.