Quand on m’a fait cette remarque je me suis beaucoup interrogé sur la façon d’y répondre.

Il faut savoir que dans la pratique de l’ABA nous prenons toujours en compte les envies, les préférences, les désirs des enfants pour leur proposer des apprentissages qui les « motivent ». Donc, c’est vrai, si un enfant n’est intéressé que par des chips ou du saucisson, je vais utiliser cet intérêt déjà présent pour, à la fois pouvoir enseigner à cet enfant des compétences qui lui seront profitables et pour, en parallèle développer de nouveaux intérêts, de nouveaux renforçateurs dont notamment les renforçateurs sociaux (félicitations – sourires – chatouilles…) et les renforçateurs « activité » (bulles – jouer aux voitures – faire du trampoline par exemple …).

Trop souvent dans des programmes réalisés par des gens se disant spécialistes de l’autisme et de l’enseignement je vois des enfants pour lesquels les préférences ne sont pas prises en compte et ces « spécialistes » n’utilisent que des renforçateurs sociaux (« oui bravo!! » – qui en fait souvent ne sont pas des renforçateurs puisque les enfants n’apprécient pas spécialement ce type de stimulation). Ceci est très dommageable pour l’enfant qui n’apprendra pas aussi vite qu’il le pourrait si l’on prenait en compte ses envies… Imaginez vous à la 25è fois en quinze minutes où l’on vous dit « bravo, tu as super bien réussi ».

Ensuite, concernant le « dressage », je dois bien rappeler que l’ABA n’a rien à voir avec le dressage d’animaux ou le formatage de petits robots ! Nos objectifs sont toujours à long terme le maximum d’autonomie et d’indépendance possible pour la vie quotidienne. Alors parfois lors de l’enseignement, certains comportements peuvent paraître très automatisés mais ils ne le resteront pas, au fur et à mesure que l’on va construire des compétences complexes sur ces compétences simples.